Faut-il faire vacciner son chat ?

La vaccination a pour but de protéger votre chat contre une maladie, le plus souvent d’origine virale ou bactérienne, mais aussi parasitaire. C’est le meilleur moyen de lutter contre les maladies infectieuses.

Autre intérêt non négligeable de la vaccination : la consultation vaccinale ! C’est l’occasion de présenter votre chat à un vétérinaire, de voir si tout va bien (examen des oreilles, des dents, auscultation cardiaque…), et d’obtenir les réponses à certaines questions que vous pouvez vous poser (comportement, vermifugations, puces…)

Tous les combien dois-je faire vacciner mon chat ?

Primovaccination: C’est la première partie du protocole vaccinal et s’effectue la première année. Cela consiste à deux injections à un mois d’intervalle. Un carnet de santé (ou un passeport européen si l’on souhaite vacciner contre la rage), vous est délivré lors du premier vaccin.

Le rappel: Il s’effectue tous les ans. Cela permet d’entretenir la protection obtenue. Le plus souvent, le rappel est constitué d’une seule injection vaccinale.

Contre quelles maladies ?

Les chats sont généralement vaccinés contre le typhus, le coryza, la chlamydiose, et la leucose due au virus FeLV. Le vaccin contre la rage est surtout destiné aux animaux qui voyagent.

Le TYPHUS (T) (ou panleucopénie féline):

C’est une maladie très contagieuse, due à un parvovirus. Elle se traduit par une gastro-entérite sévère (vomissements, et diarrhées souvent hémorragiques), évoluant vers la mort dans plus de 90% des cas chez les chatons et les jeunes adultes.
La maladie se transmet très facilement, le virus responsable étant très résistant dans le milieu extérieur. Le virus se retrouve dans la gorge et dans les excréments du chat et se transmet par simple voie orale ou nasale. Le virus peut se fixer sur les vêtements ou chaussures et être ainsi transporté sur de longues distances et infecter des chats d’intérieur. Chez les chattes portantes, le virus peut également être transmis aux fœtus. Dans ce cas, les chatons n’arrivent pas à terme ou naissent avec des malformations du cervelet.

Le CORYZA et la chlamydiose (CChl):

Le coryza est une maladie complexe, car elle n’est pas due à un seul microbe, mais à l’association de plusieurs virus (l’herpes virus, le calicivirus et les chlamydies) et de bactéries qui très souvent se surajoutent et provoquent des complications chez les chats déjà affaiblis.

Le coryza se traduit avant tout par une atteinte des voies respiratoires (reniflements, éternuements, nez qui coule…) et des yeux (conjonctivite, parfois ulcères cornéens…, notamment avec l’Herpes virus). Les chats atteints de chlamydiose présentent souvent une conjonctivite d’un seul œil, le deuxième œil étant atteint à son tour quelques jours plus tard.

La bouche peut aussi être touchée (ulcères sur la langue ou sur les gencives), soit de façon différée, avec de très sévères inflammations des gencives ou du fond de la bouche qui peuvent apparaître des années plus tard, et au sein desquelles on retrouve du calicivirus. La gravité du coryza est très variable selon les virus présents et la réceptivité du chat: certaines formes bénignes  guérissent toutes seules en quelques jours alors que d’autres persistent de façon chronique. Le chat va bien, mais renifle et a le nez qui coule (parfois pendant toute sa vie) ou alors il fait régulièrement des rechutes. Dans les cas extrêmes il peut y avoir décès du chat.

Cette maladie est très fréquente et très contagieuse. Elle représente environ 90% des maladies respiratoires du chat. Tous les chats peuvent être atteints, quel que soit l’âge, le sexe et la race. Les animaux les plus exposés étant ceux qui sortent de la maison ou vivent en extérieur. Mais même en restant à l’intérieur les chats peuvent contracter ces virus: ceux-ci peuvent être véhiculés par l’air, ou par l’intermédiaire des membres de la famille.

La vaccination empêche le chat de présenter des signes de coryza, ou en limite la gravité. Cependant, elle n’empêche pas toujours un chat, même vacciné, d’être infecté par un herpes ou un calicivirus, de le conserver et de le transmettre. En ce qui concerne la chlamydiose, un traitement antibiotique permet de la traiter efficacement si un chat vient à être infecté. Notons que la chlamydiose du chat peut exceptionnellement se transmettre à l’homme, sous la forme d’une conjonctivite bénigne.

La LEUCOSE féline (virus FeLV) (Lk):

Le FeLV, ou virus leucémogène félin est un rétrovirus très répandu. Il est la cause d’un affaiblissement des défenses de l’organisme contre les autres microbes. Il n’y a aucune transmission possible du chat à l’homme, ni du chat à aucune autre espèce animale. Un simple test sanguin permettra de détecter si le chat est porteur du virus ou non.

Tous les liquides corporels peuvent transmettre le virus : la salive (morsures, léchage, gamelles communes), les urines et les selles (litières communes), le sang (griffures, morsures, de la mère au fœtus à travers le placenta, mais aussi plus rarement transfusion sanguine), le sperme et les sécrétions vaginales (saillies), le lait de la mère (allaitement des chatons). En revanche, le virus ne survit que quelques heures dans le milieu extérieur : la contamination demande donc un contact direct de chat à chat.

Une fois infecté, le chat peut se débarrasser spontanément du virus (1/3 des cas), devenir porteur sain (sans symptôme, mais contagieux: 1/3 des cas), ou bien déclarer la maladie, le plus souvent mortelle (1/3 des cas).

Le vaccin contre la leucose féline a été l’un des grands progrès de la médecine féline de ces dernières années. Il assure une bonne protection, même si cette dernière n’est pas à 100%. Les chatons peuvent être vaccinés dès l’âge de 8 semaines.

Il n’existe à l’heure actuelle aucun traitement contre le FELV en Europe. La seule solution lorsque le chat a déclaré la maladie et souffre est actuellement l’euthanasie.

Les différentes phases de la maladie:
■ 1ère phase: les symptômes sont discrets et passagers (fièvre, ganglions volumineux, extinction de voix).
■ 2ème phase: le virus est présent mais ‘sommeille’ dans l’organisme. Il est par contre contagieux pour les autres chats.
     Cette phase présente une durée très variable, entre 2 à 5 ans.
■ 3ème phase: déclaration de la maladie: mauvaise cicatrisation, maladies respiratoires, gastro-entérite, gingivites, tumeurs, anémie.

L'IMMUNODEFICIENCE féline (virus FIV):

C’est un rétrovirus très répandu, transmis quasi-exclusivement par morsure, est responsable d’une maladie appelée un peu abusivement SIDA du chat (mais non transmissible à l’Homme !).

La fréquence d’infection est variable suivant les populations de chats. L’infection est rare chez les chats vivant en appartement et n’étant pas en contact avec d’autres chats, alors qu’elle est fréquente chez les chats errants (environ 14% des chats des rues sont porteurs du virus). Un simple test sanguin permettra de détecter si le chat est séropositif ou non.

Le FIV du chat se transmet par morsure profonde généralement lors de bagarres entre chats (il faut qu’il y ait contact de salive à sang ou de sang à sang). Les chats mâles sont principalement porteurs de ce virus. Une simple griffure ne transmet pas la maladie. Il peut exister également une transmission par voie sexuelle ou lors de la gestation (de la mère aux chatons), mais aucune certitude n’est établie au sujet de la transmission foeto-maternelle. Le virus est très fragile dans le milieu extérieur : il y survit quelques dizaines de minutes maximum.

Il n’existe à l’heure actuelle aucun vaccin contre le FIV en France. Il en existe un aux USA, en Australie, et en Nouvelle-Zélande, mais son utilisation est déconseillée en Europe. D’une part parce que les tests de diagnostic (sérologiques) ne permettent pas de distinguer un chat vacciné d’un chat infecté, d’autre part parce que les souches vaccinales utilisées ne protègent pas contre les virus circulant en Europe.

Un chat atteint de ce virus a une espérance de vie relativement longue: il peut vivre quasiment aussi longtemps qu’un chat séronégatif. Le virus pouvant être latent pendant de nombreuses années, il est donc possible de vivre sereinement avec un chat porteur de cette maladie sans aucun risque. Un chat bien protégé est un chat qui vivra plus longtemps.

Une vaccination complète pour prévenir les maladies extérieures et une nourriture saine l’aideront à bien se défendre. Mais une fois que le chat souffre, l’unique solution reste l’euthanasie. La seule prévention possible est de faire stériliser les chats qui sortent afin d’éviter les bagarres et la transmission vénérienne du virus. On conseille également d’éviter tout contact entre chats sains et malades. Cependant, un chat FIV+ et un chat FIV- peuvent cohabiter sans risque à partir du moment où les deux sont stérilisés et pacifiques.

La durée d’incubation est de 4 à 6 semaines. Ensuite la maladie évolue selon différentes phases:
■ 1ère phase: cette phase dure environ deux mois après la contamination et passe souvent inaperçue.
■ 2ème phase: le virus ‘sommeille’ dans l’organisme. Le chat est séropositif et ne présente aucun symptôme mais il est par contre contagieux pour les autres chats. Cette phase présente une durée très variable, entre 5 et 10 ans.
■ 3ème phase: cette phase n’intervient qu’à la fin de la vie du chat. Le virus se réveille. Il y a une diminution des défenses immunitaires ce qui rend le chat très sensible aux microbes. Le chat est donc très souvent atteint par des maladies dites opportunistes: ce sont des maladies qui profitent de l’affaiblissement de l’animal pour se développer.

La rage (R):

La rage est une maladie contagieusetransmissible à l’homme. La loi impose la mise sous surveillance sanitaire de tous les carnivores, chiens ou chats ayant mordu une personne.

Une fois la maladie déclarée, elle se traduit par des troubles nerveux conduisant inéluctablement à la mort, chez le chat comme chez le chien ou l’humain. Une surveillance sanitaire stricte impose la vaccination pour tous les chiens et chats vivant en zone déclarée infectée.

La vaccination et l’identification sont obligatoires:
– Pour se rendre à l’étranger.
– Pour l’introduction ou la réintroduction en France de tout carnivore domestique.
– Dans certains autres cas: animaux soumis à la loi sur les chiens dangereux.

La France est actuellement considérée comme indemne de rage et cette vaccination n’est pas obligatoire en dehors des cas précités. Cependant, suite à des cas de rage sur des animaux importés de l’étranger, la vaccination peut devenir obligatoire ponctuellement dans certains départements. (Ce fut le cas du Gard en 1998-1999).

On ne peut légalement vacciner que les chats de plus de trois mois.
A l’issue de la première vaccination, un délai pour la validité de cette vaccination est nécessaire, il est maintenant de 21 jours après l’injection. Le rappel a lieu tous les ans. En cas d’oubli du rappel, le protocole devra être repris depuis le début (vaccination valable 21 jours après).

Depuis le 01 janvier 2008, tous les animaux vaccinés contre la rage devront posséder un passeport, qu’ils voyagent ou non. Ce passeport sera à la fois le support de l’identification de votre animal et de ses vaccins.